JEAN-MARIE BYTEBIER

Jean-Marie Bytebier (1963) a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Gand (Belgique). Il vit et travaille à Gand. Sa peinture s’inscrit dans l’histoire des grands paysagistes, flamands en particulier, mais aussi italiens ou britanniques. Bytebier assume l’héritage historique de ce sujet essentiel de l’art occidental, en lui apportant un regard profondément contemporain : par ses cadrages, par ses formats et par ses textures, qui plongent le spectateur dans un espace à la fois familier et mystérieux, aérien et flottant. Les grandes bandes blanches récurrentes dans ses tableaux affirment le rôle du tableau comme « fenêtre », sans qu’elle soit ouverte ici sur une perspective, mais sur une émotion intérieure, intîme et spirituelle.

Jean-Marie Bytebier a exposé, entre autres, à l’Abbaye de Fontevraud, au Musée d’Art contemporain d’Anvers, au Musée Royal des Beaux Arts de Bruxelles, au Grand Hornu et au Musée d’Ixelles.

Denis Laget

 

Denis Laget est né en 1958 à Valence. Il a été lauréat de la Villa Médicis (1989/1990).
Il vit et travaille à Paris.

« Portraits, vanités, natures mortes, paysages… Denis Laget maintient sa peinture dans les sujets classiques de l’histoire de l’art. Si l’on tente de lister plus finement les séries qui ponctuent cet œuvre depuis environ trente-cinq ans, on trouve : des portraits, des citrons, des crânes, des harengs, des quartiers de viande, des têtes de mouton, des méduses, des paysages, des fleurs, des chiens, des oiseaux, des feuilles de figuier… C’est une collection à la fois banale et étrange, une sorte de cabinet de curiosités, où rien d’extraordinaire ou de spectaculaire ne s’impose. Est-ce à dire pour autant que tous ces sujets sont aléatoires, de purs prétextes à peindre, des images-supports sans signification et sans enjeu en soi ? »

Karim Ghaddab
«Ne pas effacer» / «Do not delete», in Denis Laget
FRAC Auvergne, Musée des Beaux-Arts de Rennes, Musée Estrine, 2019.

Philippe Borderieux

 

À travers l’utilisation de différents médiums – la peinture, le dessin et la céramique – qu’il juge complémentaires, Borderieux restitue l’atmosphère du jardin, dans un élan de fraicheur et de fécondité. Dans un espace clos et rassurant, il exprime, par des biffures et des recouvrements, l’abondance de la nature et son renouvellement constant. Il révèle ainsi des souvenirs enfouis des bords de la Loire, lieu de son enfance, ce fleuve sauvage, central, qui irrigue son imaginaire ainsi que des lieux comme Beaugency et Saint-Amand. Vaste paysage fait d’argile et de sable, d’une intense lumière: celle de la fusion des éléments. Ainsi se développe tout un ensemble d’émotions et de rêveries qui vient se révéler par ses sculptures comme autant d pépites découvertes près des étangs, dans les fosses comblées de bruyères et de genets, captives dans des racines, enfouies dans la tourbe sombre des marais.

La nature est donc au cœur du travail de Borderieux à qui elle offre un large « répertoire de signes qui constitue le fondement d’un système universel et élémentaire de formes et de couleurs », comme le rappelle Jean-François Mozziconacci (ancien conservateur du Petit Palais – musée des Beaux-Arts de Paris).

Hao Shiming

Diplômé en 2000 de l’Académie des Beaux-Arts de Tianjin, Hao Shiming (1977-) perfectionne sa technique au fil des années et, au fur et à mesure, évacue tout aspect figuratif de son travail. Il laisse place à un geste plus libre, développe une répétition gestuelle, jusqu’à saturer différents supports de caractères. A travers la calligraphie, Hao Shiming nous dévoile son oeuvre sensible à la réflexion et philosophie chinoises.

Herta Müller

C’est dans le paysage qu’Herta Müller vient puiser la matière de son œuvre. Non que sa peinture, ou ses dessins, soient faits sur le motif, mais parce qu’ils semblent, au contraire, en procéder. Ce qu’elle trace – car la ligne, incisée, sinueuse, flottante, est son vocabulaire – concentre, sur un mode économe et sensible, la mémoire de ses pérégrinations dans le monde, et la sensation corporelle qu’elle en conserve.
Il y a, dans cette façon de peindre, une façon allusive, non ostentatoire, de dire « j’étais là » qui donne à ses œuvres toute leur force.
L’art, pour Herta Müller, est de l’ordre de l’expérience : cette chose qui, lorsqu’on la vit, nous transforme.
Ainsi, d’un tableau l’autre, l’artiste trace son chemin : cette trace éphémère qu’on laisse derrière soi, brève inscription poétique de notre présence au monde, le sillage.

Pierre Wat

David Décamp

 

Le regard de David Décamp s’est développé dans la forêt, où il a été élevé et a travaillé comme bûcheron-élagueur. Artiste autodidacte, la nature est au centre de œuvre qu’il construit depuis la fin des années 1990. Sa pratique artistique puise dans son expérience personnelle. En l’exorcisant, il lui donne une dimension universelle. Ses sculptures, ses dessins, ses installations, expriment avec violence et poésie le rapport empoisonné et parfois destructeur de l’Homme à son environnement. Proche de l’art brut et nourri d’une sorte d’humour noir surréaliste, les matériaux qu’il utilise ont souvent une signification autobiographique: bois, plomb, os comme dans le travail de Joseph Beuys.

«La nostalgie d’une planète qui conserverait encore quelque chose de sauvage, ou même d’une planète qui resterait simplement un milieu habitable, pour les hommes, les espèces animales ou végétales, est au fondement du travail de David Décamp. (…) Son enfance passée au milieu des forêts jurassiennes où il retourne sans cesse, sa connaissance des arbres, dont il fit son premier métier, sa fascination pour les écorces et les feuilles, son attention portée aux bêtes : l’art n’a fait que traduire dans des formes, des objets, des installations, ce qui était chez lui un paysage aussi présent et constitutif que menacé. C’est ce qui fait que ses œuvres et toutes les choses vécues qui les entourent n’appartiennent pas à la bonne conscience écologique tardive qui est celle de nos sociétés, à la fois inquiètes quant aux dérèglements climatiques et toujours aussi gourmandes en marchandises et en énergie. (..)« C’est comme si je voulais percer la tête de ceux qui vont regarder mon travail : avec une chignole ». « Il y a l’idée d’un chemin de croix, sans que cela ne soit le sujet ». »- François-René Martin (Professeur d’histoire de l’art à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris), « Terminarès »

Pour découvrir l’intégralité du texte : Terminarès, François-René Martin