David Décamp

 

Le regard de David Décamp s’est développé dans la forêt, où il a été élevé et a travaillé comme bûcheron-élagueur. Artiste autodidacte, la nature est au centre de œuvre qu’il construit depuis la fin des années 1990. Sa pratique artistique puise dans son expérience personnelle. En l’exorcisant, il lui donne une dimension universelle. Ses sculptures, ses dessins, ses installations, expriment avec violence et poésie le rapport empoisonné et parfois destructeur de l’Homme à son environnement. Proche de l’art brut et nourri d’une sorte d’humour noir surréaliste, les matériaux qu’il utilise ont souvent une signification autobiographique: bois, plomb, os comme dans le travail de Joseph Beuys.

«La nostalgie d’une planète qui conserverait encore quelque chose de sauvage, ou même d’une planète qui resterait simplement un milieu habitable, pour les hommes, les espèces animales ou végétales, est au fondement du travail de David Décamp. (…) Son enfance passée au milieu des forêts jurassiennes où il retourne sans cesse, sa connaissance des arbres, dont il fit son premier métier, sa fascination pour les écorces et les feuilles, son attention portée aux bêtes : l’art n’a fait que traduire dans des formes, des objets, des installations, ce qui était chez lui un paysage aussi présent et constitutif que menacé. C’est ce qui fait que ses œuvres et toutes les choses vécues qui les entourent n’appartiennent pas à la bonne conscience écologique tardive qui est celle de nos sociétés, à la fois inquiètes quant aux dérèglements climatiques et toujours aussi gourmandes en marchandises et en énergie. (..)« C’est comme si je voulais percer la tête de ceux qui vont regarder mon travail : avec une chignole ». « Il y a l’idée d’un chemin de croix, sans que cela ne soit le sujet ». »- François-René Martin (Professeur d’histoire de l’art à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris), « Terminarès »

Pour découvrir l’intégralité du texte : Terminarès, François-René Martin