Caribaï

 

Caribaï est une artiste peintre franco-vénézuélienne née à Tokyo en 1984. Durant sa prime enfance dans la capitale nippone, les jeux d’ombre et de lumière à travers les fenêtres en papier (shôji) de la maison traditionnelle où elle habite nourrissent son imaginaire en devenir. Elle obtient en 2008 le Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique. Elle s’initie également à la peinture et à la calligraphie chinoise durant quatre ans auprès d’une Maître taïwanaise et s’imprègne de l’esthétique traditionnelle du paysage extrême-oriental. Après des études aux Beaux-Arts, elle étudie la gravure à Bruxelles où elle vit pendant neuf ans. Elle se rend régulièrement à Florence pour approfondir la technique de la fresque qu’elle affectionne particulièrement.

Enrichie de toutes ces influences, Caribaï développe un travail très personnel. Si le papier, matériau extrême-oriental par excellence, est le support principal de son travail artistique, elle a développé une approche technique composite propre, mêlant collage, peinture et gravure.

Ses œuvres font partie de collections privées au Japon, aux Etats-Unis, en France, en Belgique, en Allemagne, en Suisse et en Italie.

En 2021, le  Musée des Arts Asiatiques de Nice lui consacre une exposition personnelle monumentale intitulée « L’empreinte du vent ». À cette occasion elle créée l’oeuvre homonyme inédite composée de 43 panneaux installés sur 33 mètres ainsi que Monde flottant,  installation d’intissé et papier japonais à plus de 5 mètres de haut. Par la suite, le Musée fait l’acquisition d’un triptyque qui fait désormais partie des collections permanentes du musée.

L’exposition est completée par l’édition d’un ouvrage d’une quarantaine de page intitulé Caribaï – L’empreinte du vent, chez Silvana Editoriale.

 

« Ma peinture ouvre sur un monde intérieur fait de transparences, de légèreté, de mouvements tectoniques, de traces et de reliefs, de gouffres. Elle donne à voir et à ressentir un cheminement intime, sur le fil, silencieux.
Elle se nourrit de réminiscences de sensations.
D’abord, il y a un moment de rencontre avec le monde, vécu avec intensité, dont je m’imprègne.
Puis l’oubli gomme la précision tranchante du réel. Je cherche un langage fait de papiers froissés, d’encre, de reliefs et de traces, pour donner forme à ces moments effacés et qui pourtant ont laissé leur empreinte.
Ce travail de remémoration et de condensation tente de restituer l’énergie de ces moments. Il ne s’agit pas d’un paysage spécifique, ou de reconnaître un objet particulier, mais plutôt, comme les peintres orientaux le font si bien, il s’agit de recueillir en soi et de laisser ressurgir, dans un mouvement de transformation, cette énergie première.
A travers la lente élaboration d’une composition alliant peinture, collage et gravure sur le support du bois (série Dépaysages), la superposition de voiles de papiers japonais que je peins (série Ouranos ), ou encore des installations (Ecran – rêve , Monde – flottant ). »

Avril – Août 2021