Exposition personnelle
Vernissage
jeudi 14 septembre 2023

La Galerie La Forest Divonne est heureuse de présenter une nouvelle exposition personnelle des peintures récentes d’Alain Veinstein, sous le commissariat d’Olivier Kaeppelin.

Figure incontournable de France Culture, écrivain et poète consacré, Alain Veinstein est aussi peintre. Lorsqu’il quitte Radio France en 2014 il plonge à nouveau dans la peinture, sa première vocation. Il expose pour la première fois à la Galerie La Forest Divonne en 2017, puis à Aix en Provence, Arles, Marseille…

Tenter l’impossible est la troisième exposition personnelle que la Galerie La Forest Divonne consacre à Alain Veinstein à Paris. Dans le monde qu’il peint, entre figuration et abstraction, la couleur devient le sujet. Grand homme d’entretiens, il fait dialoguer des formes et des paysages dans un imaginaire peuplé d’allusions et d’énigmes. L’exposition présente des acryliques sur toiles et des pastels sur papier aux couleurs vives et aux formes tantôt animales ou presque humaines.

Pour évoquer sa recherche de peintre, Veinstein cite le poète Etty Hillesum qui écrit dans Une vie bouleversée : « Il faut partir de l’espace qui vous est laissé, si restreint soit-il, envisager aussitôt toutes ses possibilités et faire de celles-ci une modeste réalité. » Ces mots font parfaitement écho au résultat formel des oeuvres d’Alain Veinstein, mais aussi à cette période difficile qu’il traverse ces dernières années marquées par la maladie. D’où le titre «Tenter l’impossible», et c’est ainsi qu’il a à nouveau «affronté la peinture» pour notre plus grand bonheur.

TENTER L’IMPOSSIBLE
Une maladie dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’alors m’a vidé la tête et coupé les mains pendant de longs mois. Mon fauteuil n’a jamais été aussi heureux : nous ne nous quittions pas de toute la journée. Je pensais que c’en était fini pour moi de la peinture. Je l’avais abandonnée une première fois voilà quarante ans, mais cette fois tout me laissait penser que ce serait la bonne. Pourtant, avec le temps, je fus partagé entre le désir de continuer, d’aller de l’avant, et la conscience de mon état qui ne me permettait malheureusement pas d’espérer. Pour preuve, la commande qui me fut faite d’une série de quelques toiles en noir et blanc. Ça ne marchait pas. Je n’avais plus la main. Je dus me rendre à l’évidence, la peinture, pour moi, était bel et bien finie. Je n’avais plus qu’à croiser les bras dans mon fauteuil. Heureusement, comme si de rien n’était, le désir a fini par prendre le dessus. Avec une exigence : tenter l’impossible. Que je n’essaye pas de continuer comme avant mais que je m’efforce d’affronter la peinture comme si c’était la première fois. C’est ainsi que je me suis mis au pastel. Et les deux cents dessins qui en ont résulté ont fait redémarrer la machine. Des toiles, de différents formats leur ont succédé, qui interprètent à ma façon le principe de réalité et ont retrouvé, comme moi, des couleurs. J’espère que certaines vous surprendront comme elles m’ont surpris.
Alain Veinstein, mai 2023