Jean-Michel Meurice (Lille, 1938 – Paris, 2022).
Élève de l’École des Beaux-Arts de Tournai, sa jeunesse est marquée par une double passion pour la peinture et pour le cinéma. En 1960, militaire en Algérie, il réalise une de ses premières œuvres qui réunit ses deux passions : une pellicule de film de trois cent mètres peinte dont le motif n’est composé que de la trace répétitive de doigts et de pinceaux ; projetée sur un écran elle se transforme en une peinture mouvante d’une durée de dix minutes. Depuis lors il mène une double activité de peintre et de cinéaste.
En 1963 il effectue un premier voyage aux États-Unis où il découvre une peinture libérée des codes, l’abstraction d’Ad Reinhardt et les processus du « dripping » et du « all over » qui ont rendu Pollock célèbre.
Il peint alors sur de grands formats des formes répétitives (bandes ou points) en utilisant bombes ou éponges. Le support « toile » traditionnel est souvent remplacé par de la bâche plastique ou d’autres supports inusités. En 1966 il expose à Paris chez Jean Fournier avec Hantaï, Degottex, Buraglio, Parmentier et Rouan et est un des cofondateurs du mouvement Support/Surface.
Parallèlement à son travail de peintre, il mène depuis 1960 de nombreux projets dans l’audiovisuel. Il débute son œuvre de cinéaste par une série de portraits d’artistes (Bram Van Velde, Sonia Delaunay, Alberto Burri…), réalisant ainsi 13 courts-métrages sur l’art. Ses films documentaires, déjà distingués aux 7 d’Or, sont récompensés en 1992 par le Grand Prix National de la Création Audiovisuelle et le Grand Prix de la SCAM en 2010.
De plus, il mène une importante carrière à la télévision, étant, entre autre, l’une des personnalités à l’origine de la création de la chaîne de télévision franco-allemande ARTE, dont il a été le directeur de 1986 à 1989.
Quatre de ses « Pénélopes » sont dans les collections du Centre Georges Pompidou et il est l’auteur du plafond au Musée Picasso d’Antibes. Le Grand Prix National lui est décerné en 1992 pour l’ensemble de son œuvre. Son travail est exposé dans le monde entier (Centre National des Arts Plastiques Paris, Musée d’Art moderne de Saint-Étienne, Musée Fabre, Fondation Maeght, Musée des Beaux-Arts de Lille, Musée de l’Ermitage, Galerie Nationale du Jeu de Paume, Musée Rio de Janeiro, Musée d’Art Contemporain de Madrid, Musée d’Art Contemporain de Tokyo…).