Jérome Bryon
Diplômé DEFA d’Architecture en 1996 et de l’École des Gobelins de Paris en 1998, Jérôme Bryon devient très vite photographe de nature morte pour de nombreux magazines et réalise ses premières séries personnelles. Influencé à la fois par l’architecture et le constructivisme russe, Bryon est dans un premier temps hanté par des images aux lignes structurées. Dés ses premières séries, il établit un travail photographique à la chambre avec une concentration sur le détail et son abondance, jusqu’à créer des images où le spectateur se perd dans un « all over » fragmenté.
Déjà dans la série 98 % de 2004, les bases de son travail sont posées. Loin des considérations conceptuelles ou performatives, Jérôme Bryon utilise des protocoles afin de « prendre le temps de mieux voir ». Il entreprend dix séjours d’une semaine dans les Alpes pendant trois ans, l’objectif étant de retrouver l’essence de la satisfaction ressentie face aux montagnes. Il compose avec ce qu’il appelle « la densité de matière ». Avec une approche plus constructiviste, Jérôme Bryon arrache au réel ses « sculptures » quotidiennes, anodines, qu’il isole afin de mieux révéler leur potentiel structurel, leur réalité abstraite.
Pour les séries qui suivront, Posture, Windows, Sous-Œuvre et Grand Sud, la composition de l’image s’affirme et les constructions abstraites se confirment. Photographiant des chambres d’hôtels à moins de 40 €, des intérieurs de maisons, des chantiers ou encore des centres commerciaux, Bryon observe et fait passer la forme au statut de sujet, transformant le banal réel en exceptionnel.
Avec la série Sous-Paysages datant de 2024, Jérôme Bryon retourne dans l’immensité de la montagne et se penche à nouveau sur la matière brute, jouant avec les lignes et les échelles, rendant l’invisible visible.
Finalement, le détail ne serait-il pas le sujet principal de l’œuvre de Jérôme Bryon ?